[Lettre ouverte] #REAix2024 Thierry Déau : « Les modèles économiques au service de la transition »

Il y a quelques jours, au cours des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, j’ai eu l’occasion de le rappeler :

• la transition écologique continue d’être une opportunité pour les investisseurs.

Cependant, ceux-ci font face à une problématique souvent oubliée : quels sont les modèles économiques qui permettent de s’assurer d’une rentabilité des projets de la transition et en même temps les rendre soutenables pour le consommateur et la société ?

La réponse essentielle réside dans la distinction des secteurs.

• Il n’y a pas une transition, mais des transitions.

Pour électrifier le transport individuel, moins besoin du soutien des finances publiques pour l’investisseur que pour le consommateur. Certains secteurs sont économiquement soutenables ; pour les autres, acteurs privés et publics doivent travailler ensemble pour les rendre soutenables.

Des exemples récents de choix politiques sont allés dans ce sens : l’IRA américain, le Green Deal européen, la Loi Industrie verte, etc. Mais gardons-nous de l’accumulation des réglementations, car la confiance des investisseurs s’obtient par un cadre de régulation stable et clair. Il n’est pas possible par exemple de revenir tous les deux ans sur la fin du moteur thermique.

• Dans la transition, il n’y a néanmoins peu de place pour les profits à court terme ; la vision de long terme est de mise.

Aujourd’hui, la transition écologique est vécue comme une punition par beaucoup d’électeurs, car trop peu de responsables économiques et politiques ont su expliquer ses bénéfices conséquents pour la société et pour leur vie concrète, à long terme.

Pas de recul des investisseurs privés pour financer le monde d’après, donc, mais un réel besoin de signaux prouvant une stabilité de politique publique.

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